Les recettes fiscales au chevet du budget à fin mai 2025

À fin mai 2025, le déficit budgétaire se creuse de 11,5 MMDH à -26,8 MMDH, contre -17,7 MMDH une année auparavant. À l’analyse de la situation des charges et des ressources, nous relevons :

  • Une nette amélioration des recettes ordinaires de +16,9%, soit +22,8 MMDH, portée par la bonne tenue des recettes fiscales. Il s’agit principalement de l’IS et de l’IR qui ont augmenté de +9,7 MMDH et de +6,9 MMDH respectivement en une année ;
  • Une hausse plus importante des dépenses de +20,8% (+31,9 MMDH). Celle-ci reflète deux tendances contrastées.

En dépit de la baisse de la charge de compensation de -3,7 MMDH suite à l’allègement de la facture du gaz butane (-1,3 MMDH) et à la non récurrence des subventions en faveur du secteur du transport routier (1,6 MMDH en 2024), les dépenses ordinaires ont connu une hausse importante. À l’origine, l’augmentation de +27,0 MMDH en une année des dépenses en B&S et des intérêts de la dette publique de +3,1 MMDH. Tenant compte d’une réduction des opérations en instance de 17,8 MMDH, le besoin de financement du Trésor ressort à 44,6 MMDH. Les tirages extérieurs s’élèvent à plus de 32 MMDH à fin mai 2025, permettant de financer 63% de ce besoin.

Un besoin brut moyen du trésor maîtrisé autour de 11 MMDH

Selon nos estimations, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année 2025 devrait s’établir à 98,8 MMDH. Celui-ci est calculé comme suit :

  • Le reliquat de financement du déficit budgétaire ainsi que les arriérés du Trésor, estimés par la LF 2025 à 31,4 MMDH ;
  • Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2025 de 67,3 MMDH, dont 63,8 MMDH sur le marché intérieur et 3,5 MMDH sur le marché extérieur.

Selon la LF-25, l’argentier de l’État devrait couvrir 27,2 MMDH de son besoin de financement brut sur le marché extérieur. Le reliquat de 71,5 MMDH serait satisfait sur le marché domestique. Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois est estimé à 10,2 MMDH. Ce niveau, considéré maîtrisé, ne devrait pas induire de pressions visibles sur le marché domestique. Il est à noter que le Trésor a déjà réalisé plus de la moitié des tirages extérieurs prévus par la LF-25 à 60,0 MMDH, soit 32,8 MMDH, en lien avec sa dernière sortie à l’international.

Avis d'expert

Avec le recours quasi-exclusif au marché intérieur en 2024 et la hausse de la dette publique, les charges du Trésor ont emprunté une tendance haussière depuis le début de l’année 2025. Ces dernières ont augmenté de +38,0% à 11,2 MMDH à fin mai 2025 contre 8,1 MMDH une année auparavant. Tenant compte du pivot monétaire de Bank Al-Maghrib initié en juin 2024 avec 3 baisses de TD de -25 PBS (juin 24, décembre 24 et mars 25), nous prévoyons une baisse progressive des charges d’intérêt intérieures de l’Etat au S2-25. Ce scénario devrait se traduire sur le déficit public projeté à 3,5% du PIB en 2025E contre 3,9% en 2024. Selon nos estimations, chaque baisse de TD de -25 PBS génèrerait une économie budgétaire pour le Trésor en charge d’intérêt annuelle avoisinant les 300 MDH.

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