EXECUTIVE SUMMARY

BANK AL-MAGHRIB: L’INFLATION AU COEUR DES DÉCISIONS MONÉTAIRES EN 2022
En 2021, la Banque Centrale a opté pour le maintien de sa politique monétaire volontariste avec comme principal objectif le soutien de l’économie et des ménages face aux répercussions négatives de la crise sanitaire. Une politique monétaire expansionniste qui s’est traduite par l’abaissement de son TD à un plus bas historique de 1,5%, la suppression du compte de la réserve et l’élargissement du collatéral éligible aux opérations de refinancement permettant de tripler la capacité d’emprunt des banques.

Cette orientation monétaire a pu soutenir la reprise de la croissance marocaine à plus de 7,0% en 2021 dans un contexte où la composante « inflation » a été largement maîtrisée. La croissance du PIB a été portée par deux leviers. D’une part, l’ amélioration de la situation sanitaire grâce au bon déroulement de la campagne de vaccination. D’autre part, une campagne agricole record de plus de 103 MQx en 2021.

En 2022, la mission de Bank Al-Maghrib s’avère plus compliquée entre d’une part, une accélération de l’inflation au niveau international et d’autre part, une croissance moins vigoureuse de l’économie sous l’effet d’une campagne agricole modeste. Aussi, l’année 2022 marque un revirement stratégique des grandes Banques Centrales à l’international, notamment la Fed et la BCE. Ces dernières devraient débuter le resserrement de leurs politiques monétaires en 2022.

Au Maroc, nous relevons deux sources de risque en mesure de relever le niveau d’inflation à plus de 3,0% en moyenne durant le second semestre de l’année en cours. Il s’agit d’un éventuel dérapage de la composante alimentaire dont le poids est prépondérant dans le panier du consommateur marocain et de la soutenabilité d’un prix du baril au-dessus des 100 $ sur l’ensemble de l’année 2022.

À date d’aujourd’hui, il nous semble prématuré d’anticiper une hausse importante et durable des prix à la consommation au Maroc. En effet, la récente accélération de l’inflation s’explique davantage par des facteurs conjoncturels qui devraient s’estomper à l’avenir. Les perspectives de résolution du conflit avec la Russie conjuguées au rétablissement progressif de la chaîne logistique mondiale pourraient réduire sensiblement les pressions haussières sur les prix des matières premières à l’international.

Au final, nous croyons que Bank Al-Maghrib pourrait maintenir une politique monétaire accommodante à travers un TD stable à 1,5% en 2022. Selon nous, une politique budgétaire et monétaire volontariste demeure cruciale pour soutenir une croissance solide de l’économie marocaine, surtout durant une année agricole difficile, marquée par la sécheresse.

Bonne lecture.

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