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Executive Summary

Au cours de ces dernières semaines, les marchés Actions à l’international ont subi des décadences inédites, rarement observées par le passé. Nous relevons des corrections agressives allant de -12% en Asie à plus de -21% en Europe. Certaines de ces évolutions pourraient être justifiées sur le plan économique. À titre d’exemple, la chute des cours du baril de plus de 45% en 2020 devrait avoir un impact direct sur les pays du Golfe, principaux exportateurs du pétrole. Aussi, les répercussions du coronavirus sur la Chine se traduisent aujourd'hui sur son indice PMI manufacturier qui ressort à son plus bas niveau, soit à 35,7 en février contre 50,1 en janvier 2020. Un impact considérable qui devrait peser sur les principaux partenaires commerciaux de l’Empire du Milieu. Par ailleurs, la 3ème économie de la zone euro à savoir l’Italie, est touchée à son tour par le coronavirus. Plus en détails, le ralentissement du secteur des services dans le Nord de l’Italie remet en question les prévisions de croissance initialement émises, soit de 0,9% en 2020.

Dans ce contexte mondial instable, il serait prétentieux d’avancer que le marché Actions marocain est totalement épargné. En effet, il existe plusieurs canaux de transmission de la dégradation des conditions économiques à l’international vers le Maroc. Les secteurs cotés les plus exposés seraient selon nous, le tourisme, l’activité portuaire, les mines et l’IT.

Toutefois, nous croyons que l’extrapolation des contre-performances des bourses à l’international sur le Maroc est un exercice peu judicieux. En effet, le marché marocain a ses propres spécificités en termes de physionomie, d’ouverture sur l’international et de rentabilité. Au final, nous croyons que la correction de -9,0% qu’a subie le MASI en l’espace de deux séances est à la fois exagérée et ponctuelle compte tenu des points suivants :

  1. La décadence inédite des bourses à l’international a déclenché un mouvement agressif de prises de bénéfices au Maroc dans un contexte où les investisseurs locaux ont accumulé des performances considérables au cours des trois dernières années ;
  2. La configuration atypique du marché marocain favorise de fortes volatilités sur des périodes assez courtes. En l’absence des investisseurs étrangers et des investisseurs individuels, notre marché vit au rythme des souscriptions/rachats des OPCVM. Rappelons que l’indice MASI a gagné en décembre 2016 plus de 22,0% en l’espace de 27 séances seulement. À l’origine de cette performance, une importante souscription auprès des gérants de fonds. À l’opposé, la récente correction du marché reflèterait un rachat significatif dans un contexte marqué par l’attentisme des acheteurs sur le marché ;
  3. La soutenabilité d’un contexte de Taux bas au Maroc est une hypothèse forte de notre scénario de croissance des Actions. Ainsi, la capacité des sociétés cotées à préserver des rendements de dividende supérieurs à ceux du marché obligataire sur un horizon MT, favoriserait tôt ou tard le retour des flux de liquidité vers la Bourse. Selon nous, les fondamentaux des sociétés cotées dans leur ensemble ne sont pas remis en cause grâce notamment à une Demande do-mestique relativement résiliente et à la poursuite des efforts d’investissement.

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