EXECUTIVE SUMMARY

LE GHANA SOUS LA PRESSION DES AGENCES DE NOTATION

En date du 5 août 2022, l’agence de notation Standards & Poor’s a abaissé la note souveraine du Ghana en devises et en monnaie locale de B-/B à CCC+/C assortie d’une perspective négative. Par la suite, les agences internationales Fitch et Moody’s ont rejoint la décision de S&P.

Trois principaux arguments seraient à l’origine de la dégradation de la qualité de signature du Ghana :

1) Un taux d’endettement du Trésor qui poursuit sa tendance haussière avec un ratio dette publique/PIB qui est passé de 79,1% en 2020 à 82,1% fin 2021 puis à 90,7% fin 2022 selon les estimations du FMI. L’institution relève un creusement inquiétant du déficit budgétaire qui devrait dépasser cette année les 9,0% du PIB. Par ailleurs, la Banque Centrale du Ghana a procédé pour la 4ème fois consécutive depuis le début de l’année 2022 au relèvement de son principal taux directeur de 250 PBS à 24,5%. Une décision visant à contrer l’inflation galopante qui a atteint 37,0% en septembre 2022 et la forte dépréciation de la monnaie locale (cédi) qui a perdu 45% face au dollar à mi-décembre 2022 ;

2) Des réserves de change sous pression sous l’effet du conflit russo-ukrainien qui a fortement impacté la balance des paiements du pays. Ces réserves se sont effritées de près du tiers, passant de 9,8 MM$ en janvier 2022 à 6,6 MM$ en septembre 2022. Il s’agit d’une couverture des importations de Biens & Services inférieure à 3 mois ;

3) Un accès de plus en plus limité aux financements externes. En raison d’un niveau d’endettement élevé (représentant plus de 90% du PIB) et de la hausse des primes de risque chez les bailleurs de fonds à l’international, l’accès au financement extérieur devient particulièrement compliqué pour le Ghana. Dans ces conditions, le pays ne fera pas appel au marché des Eurobonds, qui était jusqu'à présent une source principale de financement extérieur.

Bonne lecture.

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