Évolution du déficit budgétaire : l’impact des dépenses publiques en hausse

À fin avril 2025, le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre -17,5 milliards de dirhams (MMDH), contre -6,0 MMDH à la même période de l’année précédente, soit une aggravation de 11,5 MMDH. Cette détérioration résulte principalement de deux dynamiques majeures :

  • Une forte progression des recettes ordinaires, en hausse de +17,1 % (+19,5 MMDH), portée par la bonne performance des recettes fiscales, notamment (+9,2 MMDH) et l’impôt sur le revenu (+6,6 MMDH).
  • Une augmentation marquée des dépenses publiques, qui ont bondi de +25,8 % (+31,0 MMDH). Cette hausse reflète des tendances contrastées.

Le besoin de financement du Trésor ressort à 33,2 MMDH

D’une part, la hausse des dépenses en termes de biens et services de +27,6 MMDH en une année et des intérêts de la dette publique de +3,0 MMDH. D’autre part, le repli de la charge de compensation du Trésor (-2,7 MMDH) suite notamment au repli de la charge du gaz butane (-892 MDH) et à l’absence des subventions en faveur du secteur du transport routier contre 1 MMDH décaissé un an auparavant. 

Tenant compte d’une réduction des opérations en instance de 15,7 MMDH, le besoin de financement du Trésor ressort à 33,2 MMDH. Les tirages extérieurs dépassent les 32 MMDH à fin avril, permettant de financer 86% de ce besoin.

Dépenses publiques : entre hausse des charges et ajustements budgétaires

Selon nos estimations, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année 2025 devrait atteindre 119 milliards de dirhams (MMDH). Ce montant résulte de deux composantes principales :

  • Le reliquat de financement du déficit budgétaire et des arriérés du Trésor, estimés à 40,7 MMDH selon la Loi de Finances 2025 ;
  • Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2025 de 77,9 MMDH, dont 73,3 MMDH sur le marché intérieur et 4,6 MMDH sur le marché extérieur. 

Pour couvrir ce besoin, l’État prévoit de mobiliser 27,5 MMDH sur le marché extérieur, tandis que le solde de 91,0 MMDH sera levé sur le marché domestique. Cela représente un intérieur brut mensuel de 11,4 MMDH, un niveau jugé soutenable, ne générant pas de pressions notables sur le marché local.

Il convient de souligner que le Trésor a déjà mobilisé 32,5 MMDH sur les 60,0 MMDH prévus à l’international, notamment grâce à sa dernière opération sur les marchés mondiaux. Cette dynamique s’inscrit dans une gestion proactive des dépenses publiques et des ressources de financement.

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