En ce début d’année, le Maroc concrétise son 1er emprunt a l’international et ce, après deux années d’absence. Cette levée en devise d’un Eurobond de 2,5 MM$, sursouscrite 4,6 fois, atteste de la qualité de signature du Royaume dans un contexte défavorable marque par le retour de l’aversion au risque.
Compare aux marches émergents, le Maroc semble toujours bénéficier de conditions de financement plus attractives, a travers un spread moyen de PDR non négligeable de 213 PBS en 2023. Ainsi, le Maroc intègre le TOP-10 des émissions des marches émergents, après l’Arabie Saoudite (10 MM$), l’Indonésie (3 MM$) et la Turquie (2,75 MM$) depuis le début de l’année 2023.
Au-delà des aspects techniques de cette levée, notre analyse s’articule autour de 4 points majeurs :
- La récente levée du Trésor s’avère, selon nous, en dessous des attentes du marché qui prévoyait un montant supérieur a 3 MM$. Néanmoins, la forte Demande envers le papier neuf et la qualité de la signature du Maroc devraient faciliter la réalisation des tirages extérieurs a l’avenir (plafonnes a 60 MMDH en 2023E) ;
- Le timing de sortie du Trésor parait judicieux. L’argentier de l’Etat a différé la décision de son émission en mars 2023 au lieu du T4-22, lui permettant d’éviter une phase défavorable marquée par la hausse des spreads de liquidité envers les économies en développement et profitant d’une accalmie visible de la tendance haussière des Taux d’intérêt a l’international ;
- En 2023, nous assistons a un réel retour d’appétit des investisseurs étrangers envers les dettes des marches africains et ce, après une année marquée par un manque de papier frais. En 2022, seuls trois pays ont eu recours au marche Eurobond, a savoir le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud pour un montant cumule de plus de 6 MM$ ;
-La politique de financement du Trésor prévue dans le cadre de la LF-23 devrait rompre avec la tendance observée durant ces deux dernières années, marquée par un recours quasi-exclusif au marche intérieur. Ainsi, les financements extérieurs devraient couvrir près de 80% du besoin de financement net du Trésor en 2023E contre 10% en moyenne durant la période 2021-2022.