Executive summary

La récente sortie à l’international du Trésor du 24 septembre 2020, atteste clairement de la confiance des bailleurs de fonds étrangers. Une opération réussie d’un Eurobond de 1 MM€ sursouscrite 2,5 fois et dont les primes de risque exigées par les investisseurs s’avèrent largement inférieures à celles des pays émergents.

Il est réconfortant de constater que le Maroc profite toujours de conditions relativement avantageuses à l’international, grâce notamment à la préservation de sa notation Investment Grade. Rappelons que le Royaume est le seul pays africain à bénéficier de cette notation.

Au-delà des aspects techniques de cette levée en devise, notre analyse s’articule autour de 4 points majeurs :

  • La récente émission du Trésor s’avère en dessous des attentes du marché qui prévoyait au moins 2 MM€. Selon les opérateurs locaux, une telle émission permettrait d’une part, de faire face à une tombée de 1,0 MM€ prévue le 5 octobre 2020 et d’autre part, de soulager davantage les pressions de liquidité sur le marché domestique ;
  • Le timing de sortie du Trésor en septembre paraît judicieux. L’argentier de l’État a différé la décision de son émission à septembre 2020, lui permettant ainsi d’éviter une phase défavorable marquée par une forte hausse des spreads ;
  • Le rehaussement attendu des besoins du Trésor impliquerait un recours plus prononcé aux emprunts en devise sur la période 2020-2021. Dans ces conditions, la structure d’endettement du Trésor devrait s’aligner à court terme sur celle de son benchmark de référence. Il s’agit d’une quote-part cible de la dette extérieure de 25% contre 22% actuellement équivalente à une marge de manoeuvre supplémentaire de +40 MMDH ;
  • Le recours à la dette extérieure est une alternative indispensable permettant de faire face à trois risques majeurs : (1) un effet d’éviction du financement du Trésor aux dépens du secteur privé, (2) Une détérioration des réserves de change laissant présager un élargissement des bandes de fluctuation du dirham dans un contexte économique plus contraignant et enfin, (3) une volatilité accrue du marché obligataire impactant négativement l’épargne nationale.

Bonne lecture.

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