Marché monétaire : statu quo confirmé par Bank Al-Maghrib
Une décision en ligne avec le consensus
Lors de sa deuxième réunion de politique monétaire de 2025, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir son taux directeur (TD) inchangé à 2,25%. Cette orientation marque le premier statu quo de l’année après deux baisses successives de 25 points de base chacune en décembre 2024 et mars 2025.
Cette pause traduit la volonté de l’institution de préserver une politique accommodante, priorisant le soutien à la croissance économique dans un environnement marqué par un recul progressif de l’inflation.
Un contexte désinflationniste favorable
Les dernières projections confirment cette tendance : l’inflation attendue pour 2025 a été révisée pour la cinquième fois à la baisse, à 1,0% contre 2,0% précédemment. Pour 2026E, elle se maintiendrait autour de 1,8%, un niveau cohérent avec l’objectif de stabilité des prix de Bank Al-Maghrib.
Ainsi, le marché monétaire reste parfaitement aligné sur la décision de BAM, avec des taux interbancaires en ligne avec le Taux Directeur à 2,25%. Dans le même temps, le Trésor a légèrement relevé le volume moyen de ses placements de trésorerie, atteignant 12,8 MMDH contre 11,8 MMDH auparavant.
Marché obligataire : absence de levée du Trésor en fin de mois
Une souscription mensuelle quasi conforme aux besoins
À la suite du statu quo de Bank Al-Maghrib, le Trésor n’a procédé à aucune levée lors de la dernière séance d’adjudication du mois de juin. La souscription cumulée ressort néanmoins à 14,2 MMDH, soit 98% du besoin mensuel annoncé de 14,8 MMDH.
Des ajustements ponctuels sur la courbe des taux
Le maintien du Taux Directeur à 2,25% a entraîné un mouvement haussier généralisé sur la courbe secondaire. Les maturités de court terme, qui évoluaient en dessous du seuil de 2,0%, ont connu une remontée significative :
- la maturité 13 semaines est passée de 1,73% à 2,19% (+46 PBS),
- la maturité 52 semaines de 1,94% à 2,28% (+34 PBS).
Les autres maturités ont affiché des hausses plus modérées, comprises entre 4 et 29 PBS.
Selon notre analyse, ces ajustements restent techniques et ne remettent pas en cause la trajectoire baissière de fond des taux obligataires, observée depuis le début de l’année 2025.