EXECUTIVE SUMMARY

Nous avions trois raisons de croire que l’économie de l’ASS allait être plutôt résiliente face à la pandémie Covid-19. Nous faisions allusion à une probable immunité naturelle des citoyens de la Région, à une pression sur les autorités pour réduire les mesures barrières et à une exposition limitée des pays de l’ASS au secteur du tourisme. Finalement, les indicateurs révèlent que, face à la Covid-19, la Région ne constitue pas une exception. L’ASS aurait globalement perdu 7,4 points de croissance attendue en 2020 passant d’un niveau de croissance pré-Covid-19 de +3,0% à -4,4% 12 mois plus tard.

En effet le poids du recul des prix des matières premières, une marge de manoeuvre étriquée dans l’implémentation des stimulus budgétaire et monétaire et une reprise des tensions ont pesé lourd sur les indicateurs de croissance des pays de l’ASS.

Si la Région est dans son ensemble rattrapée par les effets de la crise pandémique, les économies diversifiées affichent une meilleure résilience que leurs consoeurs riches en ressources en période de choc. Dans ce sillage, des pays relevant des zones économiques de l’UEMOA et de la COMESA se distinguent avec des taux de croissance avoisinant 2,0% alors que la majorité des pays enregistre des récessions en 2020.

De l’autre côté, le choc Covid-19 a été virulent pour les économies qui reposent sur le tourisme. De même, la pandémie a malmené les économies qui étaient en mauvaise posture préalablement à la crise sanitaire. Les origines de ces difficultés résident dans des situations de déséquilibre budgétaire pour de nombreux pays, mais également de l’absence de relais de croissance pour certaines grandes économies de l’ASS.

Pour cette année 2021, la croissance moyenne de l’ASS est estimée à 3,1% après -3,0% en 2020. Ce niveau demeure inférieur à la cadence normative 2010-2019 qui était de 4,2%. La reprise serait davantage ressentie chez les économies diversifiées. Les pays pétroliers en particulier, devraient observer un temps de latence. Même les 3 principales puissances économiques de la Région ne pourraient compenser les pertes subies en 2020 qu’à partir de 2022.

En tous cas de figure, nous pensons que cette rupture ne pourrait être durable. Il est vrai qu’il faudrait attendre l’année 2022 pour voir la majorité des pays d’Afrique reprendre un niveau de croissance ordinaire, néanmoins les fondamentaux de la Région qui reposent sur la démographie, l’urbanisation, les besoins en infrastructure et les ressources naturelles ne peuvent être remises en cause.

Bonne lecture.

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