Vue d'ensemble : Le déficit se creuse en dépit de la hausse des recettes de l'Etat

À fin juillet 2025, le déficit budgétaire se creuse significativement de -14,8 MMDH pour atteindre -55,0 MMDH. L’examen des charges et ressources du Trésor durant les sept premiers mois révèle plusieurs dynamiques majeures. Il s‘agit:

  • D’une part, les recettes ordinaires enregistrent une hausse de +14,5% (+28,7 MMDH), soutenue par la bonne tenue des recettes fiscales. L’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu affichent des hausses respectives de +13,5 MMDH et +7,1 MMDH en glissement annuel ;
  • Néanmoins, les dépenses globales augmentent de +18,2% (+43,4 MMDH), reflétant des évolutions contrastées. En dépit d’une baisse de la charge de compensation de -4,5 MMDH suite à l’allègement de la facture énergétique et à la non récurrence des subventions exceptionnelles, les dépenses ordinaires croissent nettement. À l’origine, la hausse des dépenses en B&S et des intérêts de la dette publique, soit un total de +29,6 MMDH.

Le besoin de financement s’établit à 74,8 MMDH contre 47,4 MMDH un an plus tôt. Les tirages extérieurs atteignent 40,3 MMDH à fin juillet 2025, permettant de couvrir 45% de ce besoin.

Besoin du trésor : un besoin brut moyen du trésor maîtrisé autour des 11MMDH

Selon nos estimations, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année 2025 devrait s’établir à 49,7 MMDH. Celui-ci est calculé comme suit :

  • Le reliquat de financement du déficit budgétaire ainsi que les arriérés du Trésor, estimés par la LF 2025 à 3,3 MMDH ;
  • Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2025 de 46,4 MMDH, dont 44,3 MMDH sur le marché intérieur et 2,1 MMDH sur le marché extérieur.

Selon la LF-25, l’argentier de l’État devrait couvrir 19,7 MMDH de son besoin de financement brut sur le marché extérieur à fin 2025E. Ainsi, le reliquat de 30,0 MMDH serait satisfait sur le marché domestique d’ici la fin de l’année 2025. Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois est estimé à 6,0 MMDH à fin juillet 2025. Ce niveau, considéré très modéré, ne devrait pas induire de pressions sur les taux de rendement sur le marché obligataire à l’échelle nationale.

Avis d'expert

En dépit de quelques tensions passagères, l’évolution des Taux sur le marché obligataire demeure baissière durant le T3-25 soutenue par 2 facteurs. D’une part, le recul des exigences de rentabilité des investisseurs suite à la détente des tensions inflationnistes. En effet, l’IPC a affiché une croissance de +0,5% à fin juillet 2025 comparé au même mois de l’année précédente. D’autre part, une trésorerie confortable du Trésor permettant de contenir l’Offre en BDT sur le marché primaire.

Par ailleurs, l’orientation du Trésor vers les financements extérieurs au cours du T1-25 a permis de maîtriser les taux de rendement domestiques. En effet, les tirages extérieurs se sont établis à 40,3 MMDH à fin juillet 2025 contre 60 MMDH prévus par la LF 2025, soit un taux de réalisation de 67%.

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