Vue d'ensemble : dépassement du déficit budgétaire prévu en 2025E
Au terme du mois d’octobre 2025, le déficit budgétaire s’établit à 60,3 MMDH, dépassant ainsi le niveau prévu par la LF-2025 à 58,2 MMDH. Ce rythme d’exécution traduit un taux de réalisation important au niveau des dépenses globales de l’Etat à fin octobre 2025. Ces dernières ont affiché une hausse de +16,6%, soit un taux d’exécution de 87% contre 83% une année auparavant. À l’origine, une combinaison des augmentations des dépenses de «Biens & Services» de +39,5 MMDH, des intérêts de la dette de +7,3 MMDH et des dépenses d’investissement de +6,6 MMDH.
Parallèlement, les recettes ordinaires ont enregistré une hausse de +14,9%, soit un taux de réalisation de 85% par rapport aux prévisions de la LF-25. Cette évolution positive s’explique par la bonne tenue des recettes fiscales, à savoir les recettes IS, IR et TVA. De même, les financements innovants ont dépassé les 18 MMDH à fin octobre 2025, en hausse de +15,0 MMDH en un mois. Le solde ordinaire ressort ainsi à +36,1 MMDH, soit un de ses plus hauts historiques annuels. Le besoin de financement s’établit à 73,0 MMDH au mois d’octobre 2025, dont 54% couvert par des ressources intérieures.
Besoin du trésor : un besoin brut moyen du trésor faible à 1,0 MMDH
Selon nos estimations, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année 2025 devrait s’établir à 6,9 MMDH. Celui-ci est calculé comme suit :
- Un excédent de financement du déficit budgétaire ainsi que les arriérés du Trésor, estimés par la LF 2025 à 2,1 MMDH ;
- Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2025 de 9,0 MMDH, dont 10,0 MMDH sur le marché intérieur et un excédent de 1,0 MMDH sur le marché extérieur.
Sous l’hypothèse d’une réalisation de 80% des financements extérieurs prévus par la LF-25 à 60 MMDH, soit 48 MMDH, l’argentier de l’État devrait couvrir 4,8 MMDH de son besoin de financement brut sur le marché extérieur à fin 2025E. Ainsi, le reliquat de 2,1 MMDH serait satisfait sur le marché domestique d’ici la fin de l’année 2025. Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois est estimé à 1,0 MMDH à fin octobre 2025, un niveau très faible qui ne devrait induire aucune pression sur les Taux sur le marché obligataire.
Avis d'expert
Le recours au marché intérieur constitue toujours une manne financière importante pour satisfaire le besoin budgétaire du Trésor durant l’année 2025. Initialement prévue à près de 11% du besoin global du financement de l’État, la part du marché intérieur a dépassé les 50% en octobre 2025. De plus, nous relevons un intérêt marqué des investisseurs envers le papier neuf de l’État. En effet, la Demande a dépassé les 38 MMDH en novembre 2025, un plus haut depuis juillet 2024, satisfaite à hauteur de seulement 40%.
Rappelons que les tirages extérieurs se sont établis à 43 MMDH à fin octobre 2025 contre 60 MMDH prévus par la LF-2025, soit un taux de réalisation de 72%. Ces derniers tirent avantage d’une part, de la sortie à l’international du Trésor en mars dernier ainsi que du relèvement de la notation du Maroc par S&P « Investment Grade » en septembre 2025.