EXECUTIVE SUMMARY

La Loi de Finances 2022 intervient dans un contexte crucial marqué par la persistance des incertitudes autour du contexte sanitaire. L’objectif prioritaire est l’accompagnement de la relance des secteurs productifs dans le cadre des recommandations du nouveau modèle de développement au Maroc, révélé en mai 2021.

Il s’agit de consolider la résilience de l’économie à travers la poursuite d’une politique expansionniste axée sur le renforcement de l’investissement public qui devrait atteindre un nouveau record historique de 245 MMDH en 2022E. Aussi, la LF 2022 ambitionne de réduire les disparités sociales en généralisant la couverture médicale à l’ensemble de la population. Ce nouvel exercice budgétaire projette la mise en oeuvre des réformes sectorielles à travers la réhabilitation des systèmes de la santé et de l’éducation, piliers majeurs pour la promotion du capital humain au Maroc.

Selon les projections de la LF 2022, l’activité économique devrait croître à des niveaux comparables aux années pré-crise. La croissance du PIB devrait s’établir à +3,2% en 2022E après un rebond technique de +7,2% en 2021E (contre -6,3% en 2020). Celle-ci devrait bénéficier de la reprise de la composante non agricole. Il s’agit aussi d’une production céréalière moyenne de 80 MQx, nettement inférieure à la campagne record 2020/2021 à plus de 103 MQx.

L’exercice budgétaire 2022 est marqué par une hausse visible des dépenses de l’État. En effet, ce constat intervient dans un contexte où les prix des matières premières à l’international connaissent un renchérissement inédit. Une tendance qui devrait engendrer des charges supplémentaires pour l’État au vu des hypothèses retenues dans le cadre du PLF 2022.

Pour leur part, les recettes de l’État sont prévues en nette amélioration durant cet exercice, dépassant même les budgets pré-crise durant la période 2018-2019. Néanmoins, nous relevons des facteurs de risque à la fois exogènes et endogènes :
(1) Détérioration de la situation sanitaire et ses répercussions sur les secteurs productifs. À titre d’exemple, l’exécutif a décidé la fermeture des frontières du Royaume depuis décembre 2021 ;

(2) Accélération de l’inflation importée et son impact sur la dynamique de la Demande intérieure, pilier de la croissance économique et des recettes de l’État.

L’équilibre projeté du solde ordinaire qui se révèle excédentaire pour la 1ère fois après deux années de déficit, nous semble fragile en 2022. Après avoir connu un réel dérapage en 2020 à -7,6%, le déficit budgétaire est projeté en dessous des -6,0% à -5,9% en 2022E contre -6,3% attendu en 2021A.

Bonne lecture.

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