EXECUTIVE SUMMARY

Le premier trimestre de l’année 2022 marque un renversement de la tendance baissière des Taux amorcée depuis 2012. Toutefois, la nouvelle orientation haussière des coûts de financement du Trésor observée en ce début de l’année 2022 ne reflète pas un dérapage du budget de l’État. Bien au contraire, les finances publiques demeurent confortables avec une maîtrise budgétaire visible au T1-22.

Selon nous, les pressions haussières sur la courbe des Taux au Maroc reflèteraient les anticipations inflationnistes des investisseurs et leurs éventuelles conséquences sur l’orientation monétaire de Bank Al-Maghrib au S2-22. Rappelons que les principales Banques Centrales à l’international on déjà débuté le relèvement de leur Taux Directeur afin de contrer des niveaux d’inflation records à plus de 8% aux États-Unis et en Zone Euro (Cf– Bilan & Perspectives monétaires 2022).

L’exercice budgétaire 2022 serait marqué par une hausse des dépenses de l’État. Ce constat intervient dans un contexte où les prix des matières premières à l’international connaissent un renchérissement inédit sous l’effet des tensions géopolitiques en Europe. Une tendance qui devrait engendrer une charge de compensation plus importante que prévu pour l’État et ce, en comparaison aux hypothèses retenues du PLF 2022 (Cf– Budget 2022: Des besoins de financement maîtrisables).

La révision à la baisse de la croissance économique par les principales institutions a réduit l’appétit des investisseurs envers le papier neuf du Trésor. Celle-ci ne devrait pas dépasser en moyenne les 1,8% en 2022E contre 2,9% initialement. En 2022, l’activité nationale est pénalisée par un double effet négatif sécheresse/inflation. Pour rappel, la campagne agricole 21/22 ressort à 32 MQx contre plus de 100 MQx une année auparavant. Au final, nous assistons à un relèvement visible des exigences de rentabilité des investisseurs en BDT. Au premier trimestre 2022, nous ressortons avec deux grandes tendances :

- L’Argentier de l’État poursuit son orientation quasi-exclusive vers le marché intérieur de le dette publique de l’État. En raison des tirages extérieurs limités, les besoins du Trésor au T1-22 ont été financés à hauteur de 93% sur le marché domestique. Une nouvelle sortie à l’international s’avère indispensable pour réduire les pressions sur les liquidités domestiques, d’autant plus que le Trésor devrait rembourser une échéance de 1,0 MM$ en décembre prochain (Cf– Budget Focus Mars 2022) ;

- La récente tendance baissière de la Demande des investisseurs envers les BDT semble perdurer à CT. D’une part, les anticipations haussières des Taux des opérateurs de marché réduit leur appétit à CT pour les titres du Trésor. D’autre part, le creusement du déficit de liquidité des banques sous l’effet de la progression de la circulation fiduciaire limiterait davantage la Demande en BDT.

Bonne lecture.
 

Vous avez aimé cette page ? Partagez la !